En 1911, il entre chez Pathé, cette fois la première firme de cinéma, mais il y restera à peine un an, car la Société Eclair (la troisième firme) l’engage pour aller travailler aux Etats-Unis en 1912. | Emile Cohl rentre en France. Ce sera le commencement d’un lent déclin, contemporain de la fin de la prédominance du cinéma français dans le monde. L’activité cinématographique est très réduite. |
A New-York, c’est la vie aisée, les dollars, la réussite en quelque sorte. Quelques artistes américains viennent prendre connaissance de ses « trucs » Ils y ajouteront bientôt leur ingéniosité, et grâce à l’ouverture de studios (Cohl travaillait toujours seul) et à l’invention du cellulo, ils vont s’armer pour conquérir le marché mondial du dessin animé. En 1914, début de la Grande Guerre, | Emile Cohl s’engage dans l’armée américaine parce que, dit-il, l’armée française ne veut plus de lui car il est trop vieux. Il continue cependant à faire quelques films. Après la fin de la guerre, il ne fera plus que des films publicitaires, documentaires ou didactiques, jusqu’en 1923. Alors des années de plus en plus difficiles commenceront à s’écouler. |
Difficiles financièrement parce que sans économies et sans retraite, il doit vendre petit à petit tous les « trésors » qu’il avait accumulés pendant sa vie, entre autres une très belle collection de timbres-poste.
Difficiles aussi moralement dans sa vie privée. Emile Cohl s’était marié assez jeune avec une certaine Mademoiselle Servat, qui lui avait donné une fille, mais qui mourut quelques années plus tard dans des conditions assez mystérieuses. Sa seconde épouse, fille du peintre paysagiste
H.C. Delpy, élève de Corot et Daubigny, lui avait donné
un fils à la fin du siècle. Mais cette femme, qu’il adorait, tombe malade encore jeune et meurt après plusieurs années de souffrance en 1930.
Emile Cohl lui-même meurt le 20 janvier 1938
(son ami Georges Méliès devait mourir le lendemain 21 janvier)
des suites d’une congestion pulmonaire mal soignée, après
avoir passé quelques mois à l’hôpital. Comme il le disait lui-même, il faut mourir pour devenir connu et célèbre.C’est vrai que les journaux parlèrent alors beaucoup de lui, il y eut même un projet de statue (avec Méliès)
mais tout cela fut vite oublié l’année suivante lors du début de
la seconde guerre mondiale.